vendredi 23 août 2024
20:00
Théâtre L'Odyssée - Périgueux

Stabat Mater de Pergolese – Naples aux deux visages

Ce Stabat Mater est composé en 1736 à la demande de la confrérie dei Cavalieri della Vergine dei dolori. Sur son lit de mort, Pergolèse rend une partition qui doit renouveler la musique des offices de Naples pour la Semaine Sainte.

Il compose ce nouvel opus sur un effectif musical identique à l’oeuvre éponyme d’Alessandro Scarlatti : deux voix et un ensemble à cordes. La cantate profane et le duo de chambre influencent le jeune maître validant l’idée que le goût napolitain pour le théâtre triomphait également à l’église. Pergolèse, dans une alternance stricte, presque classique, de duos et d’arias solistes applique les usages de l’opéra. Il resserre musicalement le traitement du texte religieux, ne conservant que 12 numéros pour affirmer la force spirituelle d’un poème né cinq siècles plus tôt et passé depuis dans le rite.


« Ce divin poème de la douleur, ému et profond », selon Bellini, traduit une émotion extrême : il ne s’agit pas du chant du cygne d’un artiste aux portes de la mort, mais bien d’un chant d’humanisme sincère et plein d’espoir. Pergolèse reste simple dans son expression, au plus près de ce texte ; sa musique, élevée et résolument charnelle, est tournée vers l’avenir. Elle renvoie à toute une palette d’émotions, d’affects intenses et variés : l’évidence et la simplicité règnent entre volupté lyrique et légèreté instrumentale. C’est une invitation au voyage, une plongée dans la mémoire collective, celle d’une vieille Europe chrétienne, avec en toile de fond quelques images de carnaval. Nimbées de dissonances, d’harmonies et de contrepoints les plus expressifs, les passions se révèlent dans une synesthésie des tonalités, oscillant entre le fragile fa mineur où le doute et la douleur règnent, pour éclater dans un si bémol majeur salvateur.

Cette alternance traduit une science de la composition à part, une exceptionnelle dramaturgie de la douleur.


La voix des anges transcende cette oeuvre parfois galvaudée, et les instruments historiques aux timbres chauds nous laissent dans cette exquise volupté, entre abandon et espérance…

Programme

Salve Regina en do mineur de G.B. Pergolese pour soprano et cordes

Totus Amore de A.Scarlatti pour alto et cordes

Stabat Mater en fa mineur de G.B. Pergolese pour deux voix et cordes

Les artistes

Caroline Mutel, soprano
Raffaele Pe, contre ténor
Armelle Cuny, Stéphan Dudermel, Violons
Ugo Gianotti, Alto
Frédéric baldassare, Violoncelle
Florian Gazagne, Basson
François Guerrier, Orgue
Sébastien d‘Hérin, Clavecin et direction musicale

Le lieu