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Les Nouveaux Caractères - Caroline Mutel & Sébastien d'Hérin

Festival 23 – Nigra Sum /// Vêpres à la Vierge de Claudio Monteverdi & Benjamin Attahir

Dramaturgie – Caroline Mutel
Livret – Marik Froidefond
Composition – Benjamin Attahir

Direction musicale – Sébastien d’Hérin

Chanteurs – Christophe Baska, Guillaume Andrieux, …

Orchestre
cordes  – Armelle Cuny, Benjamin Chénier, Delphine Millour, Roberto de Larrinoa
vents – Emmanuel Mure, Florian Gazagne, …
continuo – Frédéric Baldassare, Martin Bauer, Rémi Cassaigne, François Guerrier

 

À la croisée des mondes, entre coucher du soleil (esperoz) et espoir de liberté, notre Vierge noire « Nigra Sum… » avance sur un chemin d’inconnus. L’heure actuelle est au questionnement, seul renouveau possible et durable, équilibre du déséquilibre.
Sans murs, avec « le ciel étoilé couvrant notre demeure », quand une épidémie nous obligeait à nous confiner, l’harmonie des sphères, chère aux Anciens, laissait place au verbe contemporain. Au commencement il fût et son éclatement résonne toujours plus grand, plus fort à nos oreilles.
Variations enchevêtrées d’une planète en devenir : l’humain est notre poumon, la musique son cœur.
Les Vêpres de Monteverdi, dans une version réduite et remaniée, déploient la colonne vertébrale de notre « Monde Nouveau ».
L’agora est notre scène, donnant vie à une prière païenne renouvelée dans une alternance respectueuse et visionnaire des récits du coryphée.
À l’image de la démarche historique des Nouveaux Caractères, nous sommes convaincus qu’envisager le passé est nécessaire pour vivre notre présent et écrire le monde de demain.
Le mystère est au cœur du spectacle vivant, questionnons qui nous voulons être maintenant.
Caroline Mutel

Qu’est-ce que les Vêpres de Monteverdi ont encore à nous dire ? Comment nous, depuis la pointe incertaine du présent et du monde dans lequel nous vivons, pouvons-nous entendre cette musique, les textes qu’elle porte et nouer un dialogue avec eux ? Un dialogue à l’attention de qui et de quoi ?
Au cœur des Vêpres de Monteverdi, une voix s’élève, en latin. « Nigra sum sed formosa ». Elle chante la noirceur et la beauté. C’est une voix étrange, une voix d’homme qui porte une parole de femme, une voix singulière et impersonnelle, une voix de psaume tressée de ferveur et de sensualité.
Depuis ce noyau de nuit, et comme une comète qui aurait traversé les siècles et les langues pour parvenir jusqu’à nous et faire effraction dans notre présent, elle nous interpelle.
Alors il nous faut répondre. Il nous faut laisser sourdre une autre voix en retour. Une voix d’ombre qui assume sa part âpre et animale. Une voix née de la boue, qui sait les leurres et les dangers de la beauté trop pure et préfère aux hymnes religieux des chants humains plus précaires. Plutôt qu’à un tu, cette voix s’adresse à tous. Plutôt qu’à un Dieu, elle s’adresse à ses sœurs et aux peuples des anonymes, ceux qui souffrent et qui hurlent – Babel de langues et de douleurs – leur détresse, leur rage, mais aussi leur courage extrême et la puissance de la douceur.
Ces voix, une et plurielles, qui aspirent à se libérer de tous les cloîtres et les clos qui les enferment, s’adressent aussi à l’enfant, ou plutôt au chœur des enfants, intense et frêle boussole du présent, qui demande à son tour qu’on l’écoute. Alors écoutons !
Marik Froidefond

Œuvre grandiose, composée en 1610 pour la basilique Santa Barbara de Mantoue, les Vêpres de la Vierge de Claudio Monteverdi sont un véritable manifeste du baroque naissant.
D’un côté, le style ancien avec ses psaumes à la polyphonie enivrante, de l’autre le style moderne représenté par ses antiennes mariales ou les voix solistes sont mises en avant dans une optique plus concertante. Les tournants de l’âme humaine y sont dépeints avec une expressivité accrue, certains passages faisant preuve d’une sensualité presque profane.
Première œuvre sacrée du compositeur qu’il prend soin de faire graver – était-ce pour témoigner du soin particulier accordée à cette composition, pour concourir à de nouvelles positions à Venise et à Rome –, Monteverdi déroule une partition où tout contraste et s’éclaire, entre intime, écho, mélisme, déclamation ou encore spatialisation.
Notre « Nigra Sum » propose de garder, comme au théâtre, cette lumière-témoin qui résiste à la nuit quand tout s’arrête et se fige, attendant le spectacle du lendemain.
Sébastien d’Hérin

25 août 2023
21h00 - 22h30
Prix :
38€
Théâtre L’ODYSSÉE – Périgueux

Tarif A

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