Rencontre avec Louis-Noël Bestion de Camboulas

Directeur musical de l’ensemble Les Surprises qui sera à Sinfonia pour Te Deum et Méditations, Louis-Noël Bestion de Camboulas vous présente les deux concerts.

Il s’agissait d’allier deux œuvres, le Te Deum le plus connu de Charpentier et un Te Deum inédit de Desmaret qui n’a jamais été rejoué en entier depuis le 18e siècle, permettant ainsi de comparer deux œuvres avec un même texte. Ces deux compositeurs traitent chacun à leur manière ce texte, destiné à des célébrations qui pouvaient aussi être d’ordre politique. Nous y avons ajouté un motet de Desmaret qui n’a pas été joué depuis sa création : nous allons souvent chercher des œuvres peu ou pas du tout connues, car ce n’est parce qu’elles ne sont pas connues qu’elles ne méritent pas de l’être – d’ailleurs, en général, on a de bonnes surprises.

Quant aux Méditations, c’est plutôt un concert intimiste en petite formation. Les Méditations pour le carême de Charpentier sont un cycle de dix motets dont la partition a été sauvée par Sébastien de Brossard, compositeur et collectionneur. C’est le premier à avoir lancé l’idée de « fonds musical », et qui a d’ailleurs légué sa bibliothèque après sa mort, constituant le début de la bibliothèque nationale de France. Sans lui, Les Méditations pour le carême auraient été perdues. L’un de ses motets fait partie du programme du concert.

Avez-vous une œuvre ou un compositeur baroque préféré ?

S’il faut choisir une œuvre, alors je dirais La Passion selon Saint-Jean de Bach. C’est une œuvre qui m’a marqué, que j’aime beaucoup et que j’écoute depuis très longtemps.

Quel est votre plus grand souvenir de concert en tant qu’interprète ?

Oh, il y en a beaucoup, mais pour rester dans le thème des œuvres oubliées, je pense à la recréation d’Issé, une pastorale héroïque de Destouches, un compositeur français entre Lully et Rameau. Nous avons recréé cette œuvre, que nous avons jouée à Périgueux, d’ailleurs ! C’était un projet vraiment touchant car, à chaque concert, on sentait une émotion aussi bien chez les musiciens que dans le public de redécouvrir une œuvre qui n’a pas été jouée depuis trois cents ans. C’est assez fort de sentir que l’on fait renaître une œuvre.

Et en tant qu’auditeur ?

Je me souviens d’un concert, sans doute au conservatoire de Nantes, donné par l’ensemble Utopik qui donnait  le Concerto de chambre de Györgi Ligeti et des œuvres de Steve Reich. J’étais au lycée et je découvrais cette musique.  

Propos recueillis par Clémence Hérout.

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