Rencontre avec Ophélie Gaillard

Avec son ensemble Pulcinella, la violoncelliste Ophélie Gaillard vous emmène en virée à Londres : découvrez le programme du concert A Night in London !

Le programme du concert a été élaboré avec la complicité du musicologue Olivier Fourés, et enregistré pour le label Aparté. Il est né d’une pièce centrale que l’on joue depuis longtemps, le Concerto pour violoncelle de Porpora, qui est très connu pour ses ouvrages d’opéra et sa carrière à Londres en tant que rival de Haendel. Je me suis rendu compte que beaucoup de compositeurs italiens ont particulièrement composé pour le violoncelle, comme Geminiani ou Cirri.

J’ai eu envie de concevoir une soirée qui commence à l’opéra, avec des airs connus d’opéras de Haendel en passant par des pièces concertantes, avant de finir au pub avec le répertoire populaire en vogue dans l’Angleterre et l’Écosse de l’époque, révélé par le violoncelliste écossais James Oswald, qui a fait un travail d’ethnomusicologue comme Bartók le fera plus tard en Hongrie : James Oswald a ainsi collecté des tunes et songs populaires joués dans les pubs et fêtes de village, qu’il a fait imprimer à Londres en 1730. Geminiani a d’ailleurs écrit qu’Oswald était le plus grand compositeur de l’époque : il a pris des tunes et songs pour les harmoniser et les mettre au goût du jour, provoquant l’engouement dans toute l’Europe jusqu’à Beethoven ou Mozart, qui s’en sont emparés.

Avez-vous une œuvre ou un compositeur baroque préféré ?

J’aime tellement d’œuvres que c’est difficile de choisir. J’aime particulièrement le mouvement lent du Concerto de Porpora, qu’on joue d’ailleurs dans A Night in London. Et, plutôt qu’à une œuvre spécifique, je pense au thème de la folie, que l’on retrouve dans beaucoup d’œuvres d’Ortiz, Corelli, Geminiani ou Vivaldi.

Quel est votre meilleur souvenir de concert en tant qu’artiste ?

Avec l’ensemble Amarillis, j’avais participé au concours de Sinfonia pour les jeunes ensembles, où le chef d’orchestre Gustav Leonhardt faisait partie du jury. Nous avions joué la finale du concours à l’Abbaye de Chancelade, avec ma sœur Héloïse Gaillard à la flûte et au hautbois et Violaine Cochard au clavecin. C’est l’une des salles où j’ai joué les suites de Bach plus tard… C’est un moment important dans la carrière d’un musicien de recevoir la reconnaissance d’un grand artiste comme Gustav Leonhardt.

Et dans le public ?

Les Suites de Bach interprétées par le violoncelliste Paul Tortelier m’ont profondément marquée. J’avais sept ans, c’était dans une salle de banlieue parisienne où j’habitais, et j’étais à l’avant-scène avec d’autres enfants. J’étais très impressionnée par le monsieur, qui m’avait d’ailleurs portée dans ses bras à la fin : c’est un grand souvenir qui a scellé mon amour pour cette œuvre.

Propos recueillis par Clémence Hérout.

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